En suivant la visioconférence d'un coach sportif Québequois, J’ai eu l'idée de me pencher sur l'alimentation mais plus d'un point de vue psychologique.
Comment ais-je découvert cette visioconférence ?
Je cherchais une conférence qui pourrait m'aider à conseiller mes abonnés, et je suis tombé sur un site québequois qui s'appelle Expertise 360. C'est un site où il y a des formations en ligne avec huit thèmes différents, notamment l'entraînement, la nutrition, la posture...etc. Des sujets très approfondis avec des conférences dont une qui m'a interpellé, elle s'appelle Alimenteries. Le jeu de mots m'a interpellé... Cette conférence a été créée et écrite par Yannick Morin, un coach québécois avec beaucoup d'expérience puisqu'il a commencé très jeune des l’âge de 17ans.
De quoi traite cette conférence ?
Ca part d'un constat assez simple, en rapport avec l'information sur la nutrition. Car il n'y a jamais eu autant d'information sur la nutrition et pourtant, les gens n'ont jamais été aussi perdus, et eu autant d'obésité et de personnes en mauvaise santé en 2020.
Pourquoi les gens sont perdus ?
Parce qu'il y a beaucoup de confusion. En fait, les gens ont accès à trop d'informations et finalement, ils sont perdus et mélangent tout. Ils ont tendance à déformer les informations, à en écouter plusieurs et les recouper et finalement, ça ne ressemble plus à rien en terme de cohésion. Toutes ces informations desservent les gens et ils sont complètement perdus. Et, s'il n'y a pas une personne pour les remettre dans le droit chemin, ils ont tendance à faire beaucoup d'erreurs, ce qui les conduit donc à être en mauvaise santé et à prendre du poids tout en créant parfois des TCA (Troubles du comportement alimentaire).
Il y a aussi toutes les publicités qui promettent monts et merveilles :
J'appelle ça les mensonges des publicités. Et c'est là où il y a un réel problème. C'est que dans les publicités actuelles, on va avoir une publicité où on va montrer les bienfaits d'un aliment alors qu'il y a énormément de mauvaises choses dans cet aliment. Si vous prenez une célèbre pâte à tartiner, on va vous dire c'est riche en noisettes, c'est riche en lait, riche en calcium, magnésium. Oui, peut être qu'il y a de ça, mais, on ne va pas vous dire derrière toutes les graisses transformées qu'il y a dedans et tous les méfaits que ça a si vous en mangez tous les jours à haute dose. Donc, les personnes sont en surpoids et par rapport à ça, soit elles continuent à être en surpoids ou soit elles réagissent. Et c'est là où elles vont faire appel à un coach, ou à une société comme on voit à la télé ou l’on reçoit ses produits, ses packs de nourriture à la maison. On a un coaching nutritionnel ou on va nous baisser les calories, etc. Donc, ce marché là a explosé.
Quels sont les risques?
Au début, ces personnes-là sont satisfaites parce qu'on va associer des efforts à des résultats. On va suivre une diète hypocalorique ou une diète hyperprotéiné. On va mincir, on va manger avec peut être cette frustration et cette anxiété qui va s’installer, ce stress du fait de ne pas avoir beaucoup dans l’assiette et ce manque de petits plaisirs. On est satisfait parce qu'il y a des résultats. C'est ce qui nous motive, c'est la carotte. Quand on fait les mensurations, on se met sur la balance, on voit le poids qui descend, on fait la pince pour calculer la masse graisseuse. On voit que ça descend. Donc finalement, tout ça, ce sont des récompenses aux efforts qu'on fait. Et ça, ça permet de tenir en haleine les gens. Sauf qu'à un moment donné, on ne peut pas mincir à l'infini et on arrive forcément à une notion de plateau, c'est à dire de stabilisation.
Donc, toutes ces techniques d'amincissement qui vont faire descendre les gens à un poids qui à un moment donné va amener à de la frustration par la stagnation :
Je fais des efforts, je ne progresse plus. Donc je suis frustré. Et nous, on sait très bien qu'en tant qu'être humain, si on fait des efforts, on veut être récompensé. Sauf qu'en alimentation en perte de poids, à un moment donné, on est obligé de stagner. Plus on va vouloir faire d'efforts pour gratter des grammes, gratter des centimètres sur son tour de taille, plus ça va être dur et plus ça va être des contraintes. Plus stressant pour le corps et ça, à un moment donné, le corps humain a ses limites.
Toutes ces méthodes pour faire mincir, elles vont fonctionner, mais elles vont vous amener à un plateau qui fait qu'à un moment donné, vous allez être frustré. Et cette frustration va vous amener à l'échec, c'est à dire à abandonner pour reprendre vos mauvaises habitudes. Et le risque est là :Le risque est d'utiliser des techniques qu'on capte chez les athlètes pour les adapter sur le grand public. La difficulté, c'est que ces techniques là fonctionnent, mais elles ne seront pas sans impact pour les gens, ne seront pas sans impact, surtout dans l'avenir de ces personnes.
Attention aux associations !
Quand vous allez sortir pour vous amuser, vous allez l'associer souvent avec de l'alimentation plaisir. Par exemple, si vous allez voir un match de foot avec vos copains, vous allez l'associer avec Pizza Bière, ce qui fait que systématiquement, si vous allez voir un match de foot, faut qu'il y ait cette pizza et cette bière. Sinon, vous avez l'impression qu'il vous manque quelque chose. Et ça, on l'a tous vécu. Ça peut être aussi faire une activité comme du vélo à la plage systématiquement pour passer par l'endroit où on vend des glaces. On instaure des rituels qui sont pas toujours positifs, même si, bien sûr, on a le droit de se faire plaisir. C'est le fait de tout temps associer une activité à une autre, et ça en fait ça rentre des mécanismes dans le cerveau, qui fait, que c'est très difficile après de s'en détacher quand on veut faire attention.
Les dangers des images « projetées ».
Ce sont des personnes qui vont sur Instagram, regardent les réseaux, la télé et ce qu'elles voient ce sont des gens beaux, qui reflètent une image positive où tout va bien, des personnes qui dépensent pas mal d'argent pour s'offrir des loisirs, des vacances, des objets matériels qui ne sont pas forcément utiles et finalement, les gens ont envie de leur ressembler. Partir aux Caraïbes, avoir envie d'acheter le dernier Iphone, et ça les conduit à trier leurs budgets. Elles se demandent ce qu'elles peuvent réduire pour s'offrir des objets matériels. Hors, le loyer, la voiture on ne peut pas baisser, et du coup, c'est sur l'alimentation que les gens vont jouer et ils vont donc réduire leur budget alimentaire pour acheter des produits de mauvaise qualité, en grande partie pour pouvoir profiter plus soi-disant de la vie.
Un régime c’est un point A, un point B mais aussi après le point B.
La personne est en surpoids, avant, après elle a minci, et ensuite c'est là où c'est intéressant. C'est qu'est ce qui se passe après? C'est à dire une fois qu'elle a fini de mincir... Comment elle devient par la suite? Est ce qu'elle se stabilise? Elle continue de mincir ou au contraire, elle repart tout doucement dans ses mauvaises habitudes et elle reprend son poids. Et là, la clé de la réussite, finalement, c'est ça. C'est comment je gère la suite. Qu'est ce que je fais? Et c'est ça qui est vraiment très, très intéressant. Ce n'est pas dur, en tant que coach, de faire mincir quelqu’un. Mincir tout seul ce n'est pas évident, mais on peut y arriver mais comment je fais pour le rester ? C'est vraiment la clé de la santé et du poids normal, non pas de la maigreur, mais de votre poids de forme c’est-à-dire le poids ou je me sens bien en forme et peut être avec encoure un peu de rondeur.
Le nutrinionnisme :
C'est une personne qui va tout analyser, c'est à dire qu'elle va regarder les calories qu'il y a dans chaque aliment, les nutriments, du style lipide, et vitamines qu'il y a dedans. En fait, le problème de ce type de personnes, c'est qu'elles vont être trop calculatrices. Elles vont regarder l'aliment, ce qu'il contient au lieu de voir l’intérêt gustatif. Dans chaque aliment, il y a des bonnes choses, des moins bonnes et il ne faut jamais perdre de vue le côté savoureux,le côté plaisir de l’aliment.
Il ne faut pas être dans l'analyse de chaque aliment que vous achetez, sinon, vous perdez toute cette notion de plaisir de manger et vous devenez frustré par rapport à ça. Ou, tout simplement, vous n'osez pas manger du beurre de cacahuète parce que pour vous, les calories sont trop importantes, alors qu'on peut prendre un peu de beurre de cacahuètes, si ce n'est pas exagéré et que ce n'est pas à la cuillère deux fois par jour. C'est vraiment très important de le comprendre parce que parfois, je reçois pas mal de questions de gens qui me disent "tu manges ça, on a le droit de manger ça ?", on a le droit de tout manger. C'est juste qu'il y a des moments où on peut prendre des choses, et des moments ou il faut en prendre moins, ce n'est pas une cuillère de beurre de cacahuètes qui va saborder notre diète.
Quelles sont les mauvais slogans ?
On voit, avec les allégations santé :Teneur réduite en sucre, sans sucre ajouté, ce sont des produits riches en oméga 3 . Pourquoi la société agro-alimentaire cherche plus ou moins à nous leurrer ? A nous faire croire qu'il y a des bons produits dans ce que l'on achète, et sans forcément mettre en avant les difficultés ou les carences du produit ? Quand vous achetez des compotes de pommes sans sucre ajouté, c'est juste qu’ils n’ont pas rajouté de sucre sur un produit qui en contient déjà. Il faut bien comprendre pour ne pas se faire avoir. Parfois, on lit une étiquette aguicheuse ,et puis finalement, c'est juste de la compote. Normal, il n'y a rien de rien moins, rien d'allégé du tout. C'est important d'avoir une approche, systémique, c'est à dire une approche globale de l'alimentation et non pas de la nutrition. Une approche générale. Etre en santé, c'est quoi? C'est aussi se faire plaisir de temps en temps, mais ce n'est pas de créer des tocs alimentaires, c'est à dire mincir jusqu'à un stade où on ne peut tenir après ce poids, parce qu’on se sens faible et frustré.
Comment faire pour ne pas tomber dans l'excès de perte de poids ?
Il faut se dire « je suis en forme » et c'est d'arriver à ce stade-là et non pas d'arriver à un stade où peut-être, que oui, avec deux, trois kilos en moins, j'ai des abdos plus affûtés où je suis plus dessiné, mais je ne sais pas le tenir dans le temps. C'est comme pour les athlètes. On descend des athlètes à cinq pour cent de masse grasse. Mais après, que se passe t-il? Que fait-on? On prend 5, 6, 7, 10 kilos après la compet'. Et ça, ça choque les gens ! C'est normal, on ne va pas rester aussi sec. C'est beau sur les photos, c'est beau dans le cliché, dans l'instant T. Mais dans l'après, il est évident, que l'on ne peut pas maintenir ce niveau-là et maintenir un bon niveau, c'est d'avoir une alimentation qui ne met pas en faiblesse et où il n'y a pas de frustration.
Les sports d'endurance pour perdre du poids ou manger ce qu’on veut :
C'est une très bonne chose, mais les sports d'endurance sont devenus pour une catégorie de personnes un prétexte à manger beaucoup, et également à augmenter ses apports en glucides ou au moins se faire plaisir davantage. Certains athlètes en Iron Man, ou en course à pied qui consomment 3 à 4.000 calories nécessaires, mais ce n'est pas adapté au grand public. Bien évidemment, on ne peut pas manger 3 à 4.000 calories parce qu'on ne s'entraîne pas 20-25 heures par semaine comme un Iron Man. Et du coup, c'est ça qui crée des déséquilibres alimentaires parce qu'on veut aussi copier des modèles "Je vais courir une heure par jour comme ça, je peux manger ce que je veux" et ce ne sont pas des bonnes choses à faire pour avoir un corps en santé, surtout dans la durée.
Stress et alimentation
Évidemment, plus on est stressé, plus on a envie de manger. Il ne faut pas oublier que le cerveau consomme 20% des glucides que l'on consomme. Donc, plus on est stressé, plus le cerveau tourne, et plus il consomme de sucre. Et ça aussi, c'est un facteur important à prendre en compte, notamment quand on veut tenir. Quand on est fatigué, on a envie de manger, surtout quand on se couche tard. Tout ça, ça crée des envies sucrées et le stress va être un facteur qui va vous pousser à manger davantage. Vous l'avez déjà sans doute vécu quand vous voulez tenir 3-4 heures en plus pour faire le boulot. Vous avez envie de manger quelque chose de sucré. Si vous êtes dans une situation stressante ,s'ensuit une envie de manger juste après. Nous avons tous vécu ça, et c'est important de prendre du recul par rapport à ça. C'est de se dire « voilà, j'ai faim, en fait, c'est parce que j'étais stressé. Ce n’est pas que j'ai faim réellement, c'est qu'il y a eu un stress ». Posez- vous aussi ce type de questions.
La remise en forme, oui, mais pas seul :
Si vous voulez vous remettre en forme, c'est important de se faire accompagner parce que le fait déjà de rendre des comptes et d'avoir quelqu'un qui vous accompagne, c'est toujours un plus pour avancer vers ses objectifs et surtout éviter les erreurs. Évidemment, dans le choix de votre coach, prenez quelqu'un qui va vous amener d'un point A à un point B, mais du point B au point C, D, E, F..... C'est à dire qui va vous faire mincir, certes, mais qui va vous expliquer : comment il vous a fait mincir ? Qu'est ce qui a fonctionné chez vous ? Qu'est ce qui n'a pas fonctionné et ce qu on doit faire pour rester mince ? Par exemple, sur les gens que j'entraîne, je leur explique à combien on est arrivé en termes de calories qui correspond à leur métabolisme pour rester mince. C'est important de noter, de le justifier, de le faire comprendre à la personne. Ça veut dire que si elle a fini, après, il ne faut pas qu'elle remange comme avant. C'est le stade des calories qu'elle mange, calories qu'elle est censée tenir toute sa vie parce que c'est ce qui lui a permis de rester mince et on ne parle pas de maigreur, on parle de poids de forme.
Société de consommation
On est dans une société de consommation, on fait ses courses dans un hypermarché pour remplir le caddie. On met tout dans le frigo, on mange, et puis il y a des fois des aliments qu'on jette. On a pris une promo parce qu'il y en avait "un acheté, un offert", etc. Est-ce-qu'on consommerait de la même manière, si par exemple les légumes venaient de notre jardin, les œufs de nos poules ? Jetterait on plus facilement les légumes, sachant que derrière, on a fait des efforts pour nourrir les poules, s'occuper du jardin, l'arroser qu'on a défraîchit, etc. Finalement, si c'était nous-mêmes qui faisions notre propre nourriture, qui la cultiver, on ferait certainement beaucoup plus attention à ce qu'on consomme. Alors, qu'actuellement, quand on fait ses courses, à défaut, on peut jeter des choses qu'on a acheté en trop puisque de toute façon, entre guillemets, on y a accès sans effort. La semaine prochaine quand vous ferez des courses, posez-vous ce type de questions.
Jérome Poison
Coach Sportif et Bien-être